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La ministre de l’Environnement supervise l’inauguration du comblement de trois brèches dans la barrière de sable protégeant Nouakchott de la marée

La ministre de l’Environnement et du Développement durable, Mme Messaouda Baham Mohamed Laghdhaf, a supervisé, lundi 10 mars, en présence du ministre de la pêche, des infrastructures maritimes et portuaires et du ministre de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, l’inauguration du comblement  de trois brèches du barrage de sable, réalisé par la composante nationale du Programme de gestion du littoral ouest Africain (WACA), sur financement de la Banque mondiale, pour protéger la ville de Nouakchott contre les marées marines.

Dans une allocution prononcée à cette occasion, la ministre de l’Environnement et du Développement durable, Mme Messaouda Mint Baham Ould Mohamed Laghdhaf, a expliqué que cette bande est la seule forteresse naturelle protégeant la ville de Nouakchott, et a fait l’objet d’une exploitation intensive au cours des dernières décennies, pour répondre aux besoins de construction de la capitale, ce qui a conduit à son affaiblissement et à l’apparition de plusieurs brèches.

Un inventaire réalisé en 2018 a révélé plus d’une vingtaine de lacunes, et depuis, la situation n’a cessé de se dégrader, a-t-elle indiqué.

Pour faire face à cette épineuse question, l’État mauritanien, à travers le ministère de l’Environnement et du Développement durable, a mis en œuvre ces dernières années plusieurs projets et programmes constructifs pour renforcer la résilience de Nouakchott face aux effets du changement climatique, a-t-elle dit.

Parmi les mesures les plus importantes qui ont été mises en œuvre, jusqu’à présent, il y a la réhabilitation du littoral sablonneux, en utilisant des techniques de stabilisation biologique et mécanique, en plus de combler certaines brèches, notant que la menace existe toujours, compte tenu des développements récents dans cette barrière de sable.

Le Projet d’investissement pour la résilience de la zone côtière ouest-africaine (WACA ReSIP), lancé en 2018 et bénéficiant à la Mauritanie, est une réponse claire du gouvernement pour poursuivre ses efforts de renforcement de la résilience des populations côtières souffrant des effets du changement climatique.

Elle a ajouté qu’en 2024, le projet prévoyait de combler trois grandes brèches adjacentes à la ville de Nouakchott, et aujourd’hui, début 2025, nous célébrons l’inauguration de la fermeture de ces trois brèches, considérées comme l’une des brèches les plus dangereuses pour la ville, compte tenu de leur situation en face d’unités industrielles stratégiques et de quartiers densément peuplés qui abritent une grande partie des infrastructures de la capitale (écoles, établissements sanitaires, commerciaux, industriels, militaires, routes, etc.)

Le comblement de ces brèches permet de sécuriser les habitants de Nouakchott, a-t-elle dit, ajoutant que le projet prévoit de combler cinq autres brèches d’ici 2025 pour mieux protéger la ville.

Elle a souligné que la plage est avant tout un espace où convergent les activités et les intérêts de plusieurs secteurs ministériels. Au moins huit ministères sont directement ou indirectement impliqués dans la gestion, la surveillance, la préservation ou l’exploitation de la plage, à savoir : Pêche, Énergie et Pétrole, Mines et Industrie, Commerce et Tourisme, Intérieur, Habitat et Urbanisme.

À cet égard, le ministère de l’Environnement et du Développement durable s’efforce de promouvoir une approche participative et coordonnée avec d’autres ministères afin de gérer notre littoral de manière durable, après que les directives d’aménagement de la bande de plage sablonneuse ont été finalisées et approuvées par tous les acteurs impliqués dans la gestion de la plage de la ville, ce qui constitue un bon exemple de coordination.

Cette cérémonie marque le début des activités des « Journées du littoral » qui se tiendront à Nouakchott et à Nouadhibou, où une large campagne de sensibilisation sera organisée, afin d’impliquer tous les acteurs et la population dans les efforts de restauration et de protection du littoral sableux, a déclaré la Ministre de l’Environnement, soulignant l’importance de la zone côtière pour le développement socio-économique du pays, qui n’est plus à démontrer, surtout après les récentes découvertes de réserves de pétrole et de gaz, la mise en place d’importantes infrastructures portuaires pour dynamiser le secteur de la pêche, et le choix stratégique de notre pays de s’engager dans la production de l’hydrogène vert.

Le Président de la République, S.E. M. Mohamed Ould Cheikh EL Ghazouani, dans son programme « Mon ambition pour la patrie », adopté par le gouvernement du Premier Ministre, S.E. M. El Moctar Ould Djay, a souligné l’importance de développer l’économie bleue et l’économie verte pour mieux protéger notre environnement, créer des opportunités d’emploi, et améliorer le cadre de vie de la population.

Elle a appelé tous les acteurs, notamment les autorités, les élus, les habitants, la société civile, les partenaires techniques et financiers, à mesurer l’ampleur de la responsabilité et à s’engager à travailler ensemble pour protéger nos plages, en particulier la bande sableuse, en adoptant des comportements simples mais très importants, à savoir :

– Respecter les chemins de traverse.

– Ne pas utiliser les voitures et autres véhicules qui peuvent affecter l’intégrité du banc de sable.

– Éviter de jeter des déchets sur la plage lorsqu’on la visite.

– La sensibilisation à l’importance de la protection de la barre de sable sont des actions que nous pouvons entreprendre, individuellement et collectivement, pour favoriser l’entretien de la barre de sable de la plage.

Le coordinateur national du Programme de gestion côtière en Afrique de l’Ouest (WACAMA), Mohamed Lemine Ould Babe, a souligné que la dégradation des plages due à l’érosion est devenue alarmante et limite le développement durable, ce qui a incité la Mauritanie et ses partenaires à mettre en place le projet d’investissement et de résilience du WACAMA, qui vise à renforcer la résilience des communautés et des écosystèmes côtiers contre les effets du changement climatique.

La barrière de sable de Nouakchott est une barrière de protection naturelle pour la ville contre l’élévation du niveau des océans ou l’inondation, a-t-il déclaré, notant que la structure naturelle, malgré son importance environnementale, a été endommagée au cours des dernières décennies en raison de l’arrachage du sol pour la construction et d’autres comportements perturbateurs qui sont préjudiciables à la ceinture.

Dix-huit brèches ont été identifiées sur la barrière de sable, qui doivent être rapidement restaurées, et cet écosystème doit être protégé pour que Nouakchott soit à l’abri de toutes les éventualités liées aux inondations dues à l’élévation du niveau des océans, a-t-il dit.

Il a indiqué que la gestion des zones côtières nécessite la mise en œuvre effective d’activités sur le terrain qui ont un impact positif sur la vie des populations les plus vulnérables, ce qui est l’objectif ultime du projet WACA, qui recevra plus tard le comblement de six autres brèches, en plus des dizaines de kilomètres de barrière de sable, des dizaines d’hectares de mangroves et du bâtiment dédié au siège de l’Observatoire national de l’environnement et du littoral.

Le maire de El Mina, M. Moussa Ould Abdallahi, a prononcé un discours au début duquel il a averti que sa municipalité, comme d’autres communes du littoral, est désormais consciente du danger que représente la détérioration du cordon dunaire, qui est un mur naturel protégeant les habitants des zones du littoral du risque d’inondation.

A la fin de l’année dernière, l’Association des Maires des Communes du littoral de Mauritanie a organisé une caravane de sensibilisation sur l’importance de la préservation de la plage et la nécessité pour ses habitants de s’adapter au changement climatique, qui s’est rendue de Nouadhibou à la commune de Ndiago avec l’appui du projet WACA.

Il a précisé que les trois brèches comblées font partie d’un ensemble d’une vingtaine de brèches identifiées le long du littoral de Nouakchott qui menacent sa sécurité en cas de phénomène climatique extrême et sont situées devant des infrastructures sociales et économiques vitales et importantes pour la capitale et le pays en général.

A l’issue de la cérémonie d’inauguration, la ministre de l’environnement et du développement durable, Mme Messaouda Mint Baham Ould Mohamed Laghdhaf, a dévoilé la plaque commémorative marquant l’inauguration de ces brèches et a écouté les explications techniques fournies par les superviseurs des opérations de comblement des brèches après avoir supervisé la distribution de six prix en espèces aux lauréats du meilleur concours de rédaction en arabe et en français sur la problématique de la gestion du littoral mauritanien.

La délégation ministérielle a également inspecté la plantation d’arbustes adaptés à l’environnement de la plage, qui jouent un rôle majeur dans la stabilisation des sables mouvants de la plage.

Les brèches comblées sont la brèche 13, longueur de 600 mètres, la brèche 9, longueur de 180 mètres, et la brèche 3, longueur de 100 mètres.

Les barrières se trouvent à quatre mètres au-dessus de la surface de l’océan.

La cérémonie d’inauguration s’est déroulée en présence du secrétaire général du ministère délégué auprès du ministère de l’intérieur chargé de la promotion de la décentralisation et du développement local, du wali de Nouakchott Sud et de nombreuses autres personnalités.

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