Politique Environmental

L’économie verte : le modèle économique du futur

Les montées récentes des eaux du fleuve et les inondations de villes et localités frontalières qui en ont suivi constituent de nombreux défis à relever pour le gouvernement mauritanien, non seulement en termes de réparation des dégâts matériels en faveur des populations sinistrées, mais aussi  de repenser même le modèle de développement économique et social du pays, pour obéir aux règles, aux principes et aux critères du développement durable, qui amène donc au modèle de l’économie verte. Depuis l’échec retentissant des modèles économiques de l’après ère industrielle, jugés aujourd’hui comme conduisant aux pollutions, au gaspillage des ressources non renouvelables et à la destruction de l’environnement, des voix se sont élevées pour appeler au modèle de l’économie verte en tant que solution d’adaptation à la contrainte environnementale qui pourrait mettre fin à cette situation insoutenable.

Bien que les signaux d’alarme aient pris de l’ampleur,  l’action politique des gouvernements ne semble pas suffisamment déterminée pour s’emparer du thème des limites de la planète et de la solution alternative de l’économie verte. Un temps est nécessaire pour que ce modèle de développement devienne consensuel et débouche sur des politiques globales et locales. D’ici-là, il nous reste de préparer le terrain par la sensibilisation et la vulgarisation.

Définition de l’économie verte

L’économie verte est un modèle économique qui vise à promouvoir le développement durable tout en réduisant les risques environnementaux et les pénuries écologiques. Elle se concentre sur la durabilité des ressources naturelles, la réduction des émissions de carbone, la préservation de la biodiversité et l’amélioration du bien-être humain. En d’autres termes, une économie verte cherche à créer des emplois et à générer des revenus tout en protégeant l’environnement.

Place de l’économie verte dans la Théorie économique

C’est justement parce que les prévisions du Rapport du Club de Rome de 1972 semblent se concrétiser que les auteurs ont ressenti le besoin d’élaborer des théories pour souligner la gravité de la situation et mettre en exergue les bienfaits de l’économie verte pour parer à la catastrophe.

  • Théorie du capital naturel: Cette théorie soutient que les ressources naturelles et les écosystèmes ont une valeur économique et qu’il est crucial de les préserver pour assurer la durabilité économique à long terme.
  • Économie circulaire: Ce modèle propose de repenser le cycle de vie des produits en favorisant la réutilisation, le recyclage et la réduction des déchets. L’objectif est de minimiser l’impact environnemental tout en maintenant la croissance économique.
  • Théorie des externalités: Cette théorie explique comment les activités économiques peuvent avoir des effets indirects sur l’environnement et la société. L’économie verte cherche à internaliser ces externalités, par exemple par le biais de taxes écologiques.
  • Développement durable: Ce concept souligne l’importance d’un équilibre entre le développement économique, la justice sociale et la protection de l’environnement. L’économie verte est souvent considérée comme un moyen de réaliser cet équilibre.

Les sous-secteurs clés de l’économie verte

       Elle se compose de plusieurs sous-secteurs clés, notamment : Énergie renouvelable : production d’énergie à partir de sources renouvelables telles que le solaire, l’éolien et l’hydroélectricité. Transport durable : développement de moyens de transport moins polluants, comme les véhicules électriques et les infrastructures de transport écologiques. Agriculture durable : pratiques agricoles qui minimisent l’impact environnemental et favorisent la biodiversité. Gestion des déchets et économie circulaire : réduction des déchets et promotion du recyclage et de la réutilisation des matériaux. Construction verte : construction de bâtiments respectueux de l’environnement, utilisant des matériaux durables et des technologies économes en énergie.

Les défis de l’économie verte en Mauritanie

L’économie verte représente une opportunité pour la Mauritanie de diversifier son économie et de promouvoir un développement durable. Cependant, le gouvernement doit relever plusieurs défis pour réussir cette transition, tels que :

  • La Dépendance aux ressources non renouvelables: La Mauritanie est riche en ressources naturelles (mines, pétrole, etc.), mais cette dépendance peut freiner la transition vers une économie verte. Le gouvernement doit diversifier l’économie en investissant dans des secteurs durables.
  • Le Manque d’infrastructures: Le développement des infrastructures nécessaires pour soutenir une économie verte (énergies renouvelables, transport durable, etc.) est crucial, mais cela nécessite des investissements significatifs.
  • Le Financement: La transition vers une économie verte nécessite des fonds importants. La Mauritanie doit attirer des investissements étrangers et mobiliser des ressources nationales pour financer des projets durables.
  • L’Éducation et sensibilisation: Le changement d’attitude et de comportement des citoyens envers l’environnement est essentiel. Des programmes d’éducation et de sensibilisation doivent être mis en place pour encourager des pratiques durables.
  • Le Changement climatique: La Mauritanie est vulnérable aux impacts du changement climatique, notamment la désertification et l’érosion côtière. Le gouvernement doit intégrer des stratégies d’adaptation et de mitigation dans son plan économique.
  • Réglementations et politiques: La mise en place de politiques environnementales efficaces et de réglementations strictes est nécessaire pour encourager les entreprises à adopter des pratiques durables. Cela peut nécessiter des changements législatifs et une volonté politique forte.

                                 Mohamed MOHAMED SIDI

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