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EDITORIAL

 

Engagement climatique, entre résistances et espoirs, Bilan et Perspectives

Le réchauffement climatique, passé à un niveau d’urgence climatique, est la question la plus vivace et la plus visible que jamais de la problématique  environnementale. Il est devenu le sujet de l’heure des débats mondiaux, et à travers les décennies, des stratégies, des luttes et des actions ont vu le jour pour tenter de limiter ses effets dévastateurs.

Cependant, cette lutte rencontre de nombreuses résistances, tant au niveau politique que social, et met en lumière des enjeux complexes qui nécessitent des efforts constants et coordonnés à l’échelle mondiale.

  Un contexte global en évolution :

Depuis la première conférence mondiale sur le climat, tenue à Stockholm en 1972, suivi de la conférence de Rio de Janeiro en 1992, puis du Sommet de Kyoto en 1997, le sujet de la protection de l’environnement a évolué de manière significative, marquant des tournants majeurs dans la reconnaissance de l’urgence climatique, avec la mise en place du protocole de Kyoto, qui engageait les pays développés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. La conférence de Paris en 2015 a été un moment charnière, marquée par l’accord historique, où 195 pays ont adopté des engagements volontaires pour limiter le réchauffement climatique à bien moins de 2°C, et si possible à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. Cet accord a été salué comme un succès diplomatique, mais sa mise en œuvre reste un défi colossal, notamment en raison des désaccords persistants sur les financements climatiques et sur la transparence des engagements.

Les États-Unis : entre Leadership et retraits

Cependant, les résultats ont été mitigés, principalement en raison de l’absence de sanctions et de l’incapacité à inclure les grandes puissances économiques émergentes, telles que la Chine et l’Inde.

Les États-Unis ont joué un rôle ambigu dans la lutte contre le changement climatique. Sous la présidence d’Obama, les États-Unis avaient pris des mesures significatives pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, notamment à travers des politiques de transition énergétique et des engagements internationaux dans le cadre de l’Accord de Paris. Mais  avec l’élection de Donald Trump en 2016, un revirement majeur s’est produit. Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris en 2017, affirmant que cet accord était défavorable à l’économie américaine. Cette décision a constitué un coup dur pour les négociations climatiques mondiales et a engendré un mouvement massif de refus au niveau des activistes.

L’élection de Joe Biden en 2020 a marqué un tournant avec un retour des États-Unis dans l’Accord de Paris et la promesse de renforcer l’engagement américain en matière de climat, mais le retour de Tremp, avec la nouvelle dynamique qu’il veut inspirer à l’économie américaine semble montrer bien des retournements possibles dans la politique climatique mondiale, et la fragilité de certains engagements face aux changements politiques internes.

Les Activistes du climat : Entre mobilisation et répression

À côté des actions des gouvernements, une autre force se mobilise : les activistes pour le climat. Depuis des années, ces militants, à l’image de Greta Thunberg, d’Extinction Rebellion ou des militants de Fridays for Future, multiplient les manifestations, les grèves et les appels à l’action. Ils dénoncent l’inaction des gouvernements et des entreprises, et la lenteur des politiques publiques face à la gravité de la crise. Toutefois, cette mobilisation est souvent confrontée à des résistances violentes, notamment dans des pays où les droits des militants sont réprimés. En Chine, en Russie ou encore au Brésil sous la présidence de Jair Bolsonaro, les activistes ont souvent été la cible de répressions, voire de violences policières, illustrant l’intensité des résistances politiques et économiques à un changement systémique profond.

Une Route Semée d’Embûches

Aujourd’hui, les politiques climatiques mondiales sont confrontées à plusieurs défis majeurs : la nécessité d’accélérer la transition énergétique, la gestion des conséquences déjà visibles du changement climatique, et la lutte contre la résistance des puissances économiques qui privilégient la croissance à court terme au détriment de la durabilité. L’ambiguïté des engagements pris lors des conférences internationales, souvent peu contraignants, et la lenteur de leur mise en œuvre sont des obstacles de taille.

Les solutions à ces crises passent aussi par un changement de mentalité à l’échelle individuelle et collective, et par la nécessité de renforcer l’ambition climatique des pays les plus développés. Il est essentiel de rappeler que, même si des actions significatives ont été entreprises, le chemin reste encore long et semé d’embûches. Les activistes ont un rôle clé à jouer pour maintenir la pression sur les gouvernements et continuer à exiger des actions concrètes et ambitieuses pour l’environnement.

Mohamed Mohamed SIDI

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